
Sarah de Barthès
L'Ennéagramme au temps du coronavirus
Les types Confinés
9 attitudes face à la crise - comment les différents types de l'ennéagramme s'adaptent-ils au mode de vie confiné imposé par la pandémie de coronavirus ?
Sarah de Barthès / 18 avril 2020
Type 1
Dès le début du confinement, le type 1 s’est précipité sur les articles lui expliquant comment vivre au mieux cette période. Riche de ces différents conseils, il s’est entre autres bâti avec beaucoup d'entrain un bel emploi du temps équilibré mêlant travail et détente qui lui a permis de conserver une bonne routine.
Bien cadré par cet emploi du temps et ses to-do lists, le type 1 a la satisfaction de continuer à atteindre ses objectifs ; pas question en effet de profiter de cette situation pour traînasser. Il continue donc à travailler, en maintenant un excellent niveau de qualité (voire plus qu'avant), mais cela ne suffit souvent pas à canaliser toute son énergie physique et il s’adonne également à d’autres activités telles que le yoga, la musculation, etc. Il s’en veut néanmoins énormément les jours où il a moins d’énergie et où il n’arrive pas à se tenir à son emploi du temps et à ses objectifs quotidiens.
TYPE 2
Habituellement très entouré, le type 2 confiné seul souffre tout d’abord surtout de son manque de vie sociale, et ne sait que faire de cette solitude.
Heureusement, les nouvelles technologies lui permettent de prendre des nouvelles régulièrement de tout le monde – voire d’organiser des dîners virtuels avec ceux qui ont particulièrement besoin qu’on leur remonte le moral. La période étant difficile, beaucoup sont ceux qui ont besoin de son soutien et il est, encore plus qu’avant, pendu au téléphone. Il se consacre aussi, en fonction des besoins de son entourage, à fabriquer des masques, cuisiner, faire des courses pour des personnes vulnérables, etc. Il travaille également avec zèle.
Même seul, le type 2 peine à trouver de vrais moments pour lui et encore plus à demander de l'aide lors de ses baisses de moral - et il en a particulièrement en confinement faute de pouvoir partager des moments de qualité avec ses proches.
TYPE 3
Au début le type 3 fut un peu désarçonné et contrarié par cet évènement qui met à mal plusieurs de ses rétro-plannings sur ses différents projets. L'impact de la crise sur l'économie globale le soucie particulièrement et il est fondamental pour lui que cela ne la stoppe pas complètement. Pour sa part, il ne relâche pas le rythme de travail et a vite rebondi en adoptant avec enthousiasme les différents outils technologiques qui lui permettent de continuer ses activités. Il devient ainsi rapidement un professionnel de Zoom & co et profite également de la période pour acquérir de nouvelles compétences.
Par ailleurs, son esprit entrepreneurial lui fait entrevoir cette période comme une occasion de se trouver de nouveaux défis et objectifs. Il trouve un rôle dans le fait de motiver ses co-confinés à être actifs et peut par exemple se mettre à organiser pour eux des cours de sport.
TYPE 4
Adepte des situations extrêmes, propices aux émotions intenses, le type 4 a tout d’abord trouvé qu’il y avait quelque chose de diablement romantique et excitant dans ce bouleversement général.
Par ailleurs, ainsi libéré de différentes contraintes extérieures, c’est l’occasion rêvée pour lui de se recentrer sur son intériorité afin de contempler le sens de son existence, et de s’adonner à ses différentes activités créatives (écriture, chant, peinture, etc.) auxquelles il regrette habituellement de ne pas consacrer suffisamment de temps.
Pourtant, assez vite, ce mode de vie routinier commence à lui peser et ses émotions changeantes peuvent profiter de l’absence de cadre imposé par l’extérieur pour prendre toute la place. Une manière pour lui de résister au spleen est de prêter attention au fait de mettre de la beauté dans son quotidien – ainsi en continuant à soigner sa manière de s’habiller ou en décorant son intérieur. Le type 4 est aussi friand de longues et profondes conversations téléphoniques qui lui permettent de rester en lien avec ses amis intimes et de partager sur ses émotions.
TYPE 5
Le type 5 est clairement le grand gagnant de ce confinement : il vit enfin sa vie rêvée, tranquille chez lui, sans aucune obligation de sortir et de voir des gens. Et, de plus, ce mode de vie parfaitement idéal est également imposé au reste de la société… "enfin, ils vont arrêter de s’éparpiller dans des activités futiles pour se poser au calme et s’instruire". Le type 5 a de ce fait beaucoup de mal à trouver la situation difficile, et a même tendance à craindre que ce confinement ne dure pas suffisamment longtemps pour pouvoir lire tous ces livres qui l’attendent - et en particulier s'attaquer aux volumes les plus conséquents de sa bibliothèque ("ah, cette biographie de 2000 pages!").
Il est donc relativement ennuyé par ses proches qui le sollicitent pour des Houseparty ou autres apéros virtuels qu'il vit comme une perte de temps. En ville, la présence à domicile 24h/24 de ses voisins peut être pénible pour cet amateur de silence.
Ayant déjà tout au long de l'année un mode de vie sobre, se suffisant de peu, le type 5 est guère gêné par les fermetures actuelles... si ce n'est celles des librairies, cinémas ou bibliothèques.
TYPE 6
Le type 6 avait évidemment anticipé ce scénario catastrophe bien avant tout le monde, et a dû subir pendant plusieurs semaines les commentaires de tous ceux qui le traitaient de paranoïaque. Mais il tient enfin sa victoire. Le côté gestion de crise lui plaît de prime abord car il est parfaitement armé pour cela, s’étant déjà documenté à foison sur des cas similaires. Il avait donc pris ses dispositions pour ne manquer de rien. Mais l'anxiété générale et la gravité de la situation viennent progressivement renforcer son anxiété habituelle. L'absence de visibilité sur la sortie de crise rend son avenir plus incertain que jamais, ce qui peut le faire paniquer.
Pour lui, un comportement solidaire et exemplaire est le seul moyen pour lutter contre cette crise et il est particulièrement irrité par ceux qui enfreignent les consignes de sécurité, les jugeant égoïstes et irresponsables. Il respecte lui-même scrupuleusement les règles et est d’une loyauté sans faille envers son travail.
Son côté contre-phobique peut le pousser au contraire à transgresser certaines des règles édictées, en particulier si elles lui semblent peu pertinentes.
TYPE 7
Tout d’abord catastrophé par le nombre de projets joyeux (vacances, fêtes, etc.) qui doivent être annulés, le type 7 ne tarde pas à rebondir. Il rejoint tout d’abord moult apéros en ligne ou cours de danse virtuels pour calmer le sentiment d’enfermement (voire d’étouffement) qu'il sent monter en lui.
Il voit également la période comme l’occasion d'enfin mener à bien les mille projets qu’il a en tête (livres à lire, langues à apprendre, etc.)… Et la situation lui donne des idées supplémentaires de projets à réaliser ! Ayant à cœur que tout le monde vive cette période avec le plus de légèreté possible, il peut ainsi se lancer dans la réalisation de tutos humoristiques ou organiser avec ses voisins des défis du meilleur déguisement pour sortir les poubelles ou promener son chien.
Le type 7 se retrouve inévitablement à devoir de temps à autre transgresser les consignes, emporté par son envie irrésistible de sorties et de relations que les technologies ne suffisent pas à combler.
TYPE 8
Le type 8 voit cette situation comme un combat dans lequel il a un rôle à jouer : peu inquiet pour lui et sa propre santé, il veut par contre tout faire pour protéger les plus fragiles. Il met son énergie à leur service et accepte de respecter les règles s’il voit bien leur intérêt pour les personnes vulnérables.
Bridé néanmoins dans l’utilisation habituelle de son énergie, et désireux d’être en activité, il se réjouit s’il fait partie de ceux qui peuvent aller travailler. S’il travaille de chez lui, il apprécie de n’avoir pas à perdre son temps en réunions fastidieuses, qui le ralentissent, et peut ainsi mettre toute son énergie dans les projets en lesquels il croit. Désireux de ne pas laisser la situation prendre le dessus sur lui, et sentant poindre parfois le découragement devant toutes ces contraintes, il peut redoubler d'énergie combative et créative pour se lancer dans de nouveaux projets.
Il évacue également ce surplus d’énergie dans le sport ou se lance dans de grands travaux.
TYPE 9
S’il est confiné avec ses proches, le type 9 est tout d’abord heureux de cette situation qui leur donne l’occasion d’être ensemble, tout le temps. Mais, assez vite, des tensions jaillissent et la recherche d’un équilibre harmonieux, qui est une préoccupation constante chez lui… et dans laquelle il excelle, pour la grande joie de ses co-confinés, peut lui prendre beaucoup d’énergie. La somatisation (insomnies, maux de ventre), ou le vague à l’âme le guettent alors. D’autant que, s'il est privé des stimulations extérieures (vie de bureau, vie sociale, sport), qui l'aident à cadrer sa vie, il peut trouver des difficultés à se mettre en mouvement de lui-même.
Cette période est pourtant l'occasion pour lui de faire enfin les choses à son rythme, sans être bousculé. Mais cela peut aussi l'inciter à une forme d'inertie et de passivité, renforçant ainsi le sentiment qu'il manque de prise sur sa vie.